Comment isoler votre maison du bruit ?

1. Qu'est-ce que l'isolation phonique ?
2. Comment améliorer l'isolation phonique de sa maison ?
3. Comment isoler phoniquement un mur ?
4. Quels matériaux pour l'isolation phonique ?
5. Aspects réglementaires et financiers

Qu'est-ce que l'isolation phonique ?

Quelle est la différence entre acoustique et phonique ?

Les sources de bruit courantes dans les maisons

• Bruit aérien extérieur : il provient de sources extérieures au bâtiment, telles que la circulation routière, les avions, les activités industrielles ou les chantiers de construction. Ce type de bruit se propage par l'air et pénètre dans les habitations principalement par les fenêtres, les portes et les murs.

• Bruit aérien intérieur : celui-ci inclut les conversations, la musique, la télévision ou les appareils électroménagers à l'intérieur du logement. Il se propage également par l'air et peut traverser les cloisons, les planchers et les plafonds.

• Bruit d'impact (aussi appelé solidien) : il résulte de chocs ou de vibrations sur les structures du bâtiment, comme des pas sur le sol, des objets tombés ou des meubles déplacés. Il se propage principalement à travers les éléments solides du bâtiment, tels que les planchers et les murs.

• Bruit d'équipement : il émane des installations techniques du bâtiment, comme les systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation, les ascenseurs ou les canalisations. Ils peuvent se propager à la fois par l'air et par les structures du bâtiment.

Comment améliorer l'isolation phonique de sa maison ?

• Doublage des cloisons existantes : l’ajout d'éléments isolants sur les murs, les planchers et les plafonds grâce à des panneaux sur ossature bois ou métallique peut considérablement réduire la transmission du bruit. 
   
• Utiliser des cloisons séparatives : dans les constructions neuves ou lors de rénovations majeures, l’installation de cloisons avec une lame d’air entre deux parois permet de mieux isoler les pièces et de freiner la propagation du son. Cette dernière, combinée à des composants comme la laine de verre ou la fibre de bois, agit comme une barrière acoustique naturelle.
   
• Installer des faux plafonds acoustiques : les bruits aériens et d’impact provenant des étages supérieurs peuvent être fortement atténués grâce à l’installation d'un faux plafond suspendu. Ces plafonds, équipés de matériaux absorbants, améliorent le confort acoustique, mais également le confort thermique de la pièce en régulant la température.
   
• Isoler les sols : l’utilisation de sous-couches résilientes sous les revêtements de sol, telles que des tapis ou des moquettes épaisses, permet d'atténuer les claquements de talons ou les sons générés par le mobilier déplacé et ainsi d’optimiser la qualité de vie au quotidien. L'installation d'une chape flottante peut également renforcer l’isolation phonique des sols, notamment en réduisant un bruit d’impact. De plus, isoler les sols peut contribuer à diminuer jusqu’à 10 % de votre facture de chauffage.
   
• Amélioration des ouvertures : en optant pour des fenêtres à double vitrage et en remplaçant les portes creuses par des portes pleines, vous pouvez considérablement accroître la qualité sonore de votre logement. Ce type de rénovation limite la transmission des bruits extérieurs et des bruits inter-occupants.
   
• Traitement des ponts acoustiques : ces zones où le son se propage plus facilement à cause de discontinuités dans l’isolant, doivent être soigneusement traités pour garantir une isolation phonique homogène. Cela peut inclure l’utilisation de bandes d’isolation ou la mise en œuvre de moyens spécifiques dans les zones sensibles comme les fenêtres, les portes ou les murs mitoyens. En effet, dans le cas de murs mitoyens, l’installation d’un doublage en plaque de plâtre associée à un isolant acoustique peut significativement améliorer l’isolement entre deux logements.

La technique “Masse” et “Masse-Ressort-Masse” en Isolation Phonique

Comment isoler phoniquement un mur ?

1. Diagnostic préalable : avant d’entamer les travaux, il est important d’évaluer la source du bruit et les caractéristiques des murs existants. Cela permet de choisir l'isolant et la technique la plus adaptée à vos besoins. Par exemple, un mur en béton aura des besoins différents de ceux d’un mur en plâtre ou en briques.
    
2. Choix des matériaux : il est essentiel de sélectionner des matériaux ayant une bonne densité et une capacité à absorber les sons. Par exemple, la laine de roche, la laine de verre, ou la fibre de bois sont particulièrement efficaces pour bloquer le bruit aérien. Ils peuvent être utilisés en combinaison avec des panneaux isolants et des plaques de plâtre.
    
3. Mise en œuvre de l'ossature : une ossature métallique ou en bois est généralement fixée sur le mur existant pour créer un espace vide entre le mur et le nouvel isolant. Ce vide est essentiel pour améliorer l’efficacité de l’isolation phonique, car il permet de dissocier le mur de la structure adjacente et d'empêcher le son de se propager à travers.
    
4. Installation de l’isolant : une fois l’ossature en place, il est temps de remplir l’espace avec des matériaux absorbants. Ces derniers sont placés de manière à maximiser l'absorption acoustique et à éviter toute fuite sonore.
    
5. Installation des plaques de parement : après avoir installé l’isolant, des plaques de plâtre ou des panneaux rigides sont fixés sur l’ossature. Pour des performances accrues, il est recommandé de poser une double couche de plaques de plâtre, qui renforce l’isolation phonique tout en offrant une finition esthétique de qualité.
    
6. Traitement des joints et finitions : les joints entre les plaques doivent être soigneusement traités avec des bandes et des enduits spéciaux pour éviter les fuites de son. Une fois les finitions effectuées, vous pourrez appliquer de la peinture ou du papier peint pour finaliser l’aspect visuel de vos murs isolés.

Quels matériaux pour l'isolation phonique ?

• La fibre de bois : c'est un excellent isolant phonique, particulièrement adapté aux constructions écologiques. Naturel et respirant, il offre de bonnes performances pour diminuer les bruits de types aériens et d'impact. Selon l'épaisseur et la densité, la fibre de bois peut réduire un bruit aérien de 30 à 42 dB. Cela en fait un choix idéal pour isoler les murs, les plafonds et les planchers. La fibre de bois est également appréciée pour sa capacité à combiner isolation thermique et phonique, ce qui permet d'améliorer à la fois le confort acoustique et la gestion de la température dans les espaces intérieurs.
   
• La laine de verre : elle est couramment utilisée pour l'insonorisation en raison de sa capacité à réduire le bruit aérien.  Les panneaux en laine de verre sont légers, faciles à installer et sont disponibles dans une variété de densités et d'épaisseurs. Par exemple, les panneaux de laine de verre d'une épaisseur de 50 mm offrent un coefficient d'isolation phonique de 27 dB à 250 Hz, 30 dB à 500 Hz, 33 dB à 1 kHz et jusqu’à 36 dB à 4 kHz, ce qui permet de réduire efficacement les nuisances venant de dehors ou des pièces adjacentes.
   
• La laine de roche : robuste, elle offre une très bonne étanchéité acoustique et thermique. Une isolation avec des panneaux de laine de roche de 50 mm offre des performances de 28 dB à 250 Hz, 31 dB à 500 Hz, 35 dB à 1 kHz et jusqu’à 38 dB à 4 kHz, contribuant à la réduction des bruits d'impact et aériens.
   
• Le liège : naturel et écologique, il est idéal pour limiter la transmission acoustique des bruits d’impact sur le sol. Il peut offrir une réduction sonore de 18 à 22 dB pour des sous-couches de 5 à 10 mm d'épaisseur, ce qui le rend idéal pour isoler les sols. Il est particulièrement efficace pour limiter la propagation des nuisances sonores provenant des pas.
   
• La ouate de cellulose : fabriquée à partir de papier recyclé, ce composant est un excellent choix pour l'isolation phonique des murs et des plafonds, notamment contre le bruit de type aérien. Avec une épaisseur d'isolant de 45 mm, cet isolant permet une réduction du bruit allant de 30 à 42 dB selon les fréquences, offrant ainsi une atténuation sonore efficace pour les habitations en milieu urbain.

Aspects réglementaires et financiers

Quelles sont les réglementations acoustiques ?

• Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA) : mise en place en 1996, la NRA fixe des exigences minimales en matière d'isolation phonique pour les constructions neuves. Elle spécifie des niveaux d'affaiblissement acoustique à respecter entre les logements, ainsi qu'entre les logements et les parties communes ou les locaux techniques. 
  💡Un acousticien peut réaliser un rapport détaillé pour évaluer la valeur de l’isolation et proposer un plan acoustique adapté, en prenant en compte plusieurs paramètres comme la structure de la maçonnerie. 
   
• Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) : bien que principalement axée sur la performance énergétique, la RT 2012 intègre des exigences acoustiques, notamment concernant les systèmes de ventilation.

Quel est le prix de l'isolation phonique ?

• MaPrimeRénov’ : cette aide financière de l’État est destinée à soutenir les propriétaires dans leurs projets de rénovation énergétique. Elle est attribuée en fonction des revenus du foyer et du type de travaux réalisés. 
   
• L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : ce prêt permet de financer vos travaux sans frais d’intérêts, avec des conditions de remboursement avantageuses. 
   
• Aides locales, départementales ou régionales : certaines régions ou municipalités proposent des subventions pour limiter les nuisances sonores, notamment dans les zones proches des axes routiers ou ferroviaires. En fonction de votre localisation, vous pouvez potentiellement bénéficier de primes ou subventions pour soutenir vos projets de rénovation.